Bien s'équiper pour randonner

Cette page expose les principes de choix en termes d’équipement : chaussures et chaussettes, protections vestimentaire, sac à dos, bâtons.

Les chaussures

Les chaussures font partie des éléments les plus importants de l’équipement du randonneur. Leur choix dépend de leur utilisation : des chaussures basses tout terrain conviennent pour la randonnée loisir en plaine mais pas pour la grande randonnée et la montagne où un modèle rigide à tige haute est indispensable.

Voici quelques conseils utiles :

  • Prenez des chaussures à la fois imperméables et respirantes (membrane Gore-Tex®)
  • Préférez les semelles crantées présentant une bonne adhérence (matériel de type VIBRAM)
  • Choisissez de préférence des chaussures avec ½ à 1 pointure au-dessus
  • Choisissez un type de laçage assurant un bon réglage du maintien du pied, sans le comprimer (les orteils doivent toujours pouvoir bouger)
  • À performance égale, privilégiez la légèreté
  • Essayez les chaussures avec les chaussettes que vous utilisez pour randonner, de préférence en fin de journée

Les chaussettes

Les chaussettes ont pour rôle de protéger des chocs et des frottements pour prévenir la formation d’ampoules.

Elles ne doivent pas gêner la circulation sanguine.

Elles doivent avoir les caractéristiques suivantes :

  • de forme anatomique
  • respirantes
  • adaptées à la saison.

La protection vestimentaire

La tenue vestimentaire est à adapter à l’effort et au climat. Elle doit permettre à la fois :

  • d’évacuer la chaleur produite lors de l’effort
  • de s’isoler du froid ou de s’adapter à la chaleur
  • de se protéger des intempéries.

La protection est assurée selon le principe des 3 couches (toutes respirantes) :

  • une première couche permettant d’évacuer la transpiration (thermique anti-transpirante)
  • une deuxième couche isolant du froid (polaire)
  • une troisième couche assurant la protection extérieure contre le vent et la pluie.
Pour la randonnée hivernale

Le tronc est la partie à préserver en priorité.

  • La première couche, la plus proche de la peau, doit être respirant, maintenir le corps au sec et limiter la rétention de sueur. Les matières à privilégier sont les T-shirts en fibre synthétique, du polyester ultraléger, compressible et à séchage très rapide. Les premières couches en laine mérinos sont aussi très recommandés : la laine peut absorber jusqu’à 33 % de son poids en eau, ce qui limite le contact de la transpiration à votre peau. La laine est par ailleurs naturellement anti-odeur et conserve la chaleur, même mouillée.
  • La seconde couche est l’isolant thermique. Son efficacité repose plus sur la densité du tissu que son épaisseur. Cette couche doit être « gonflante », c’est-à-dire pouvoir emprisonner l’air entre ses fibres afin de renforcer sa capacité isolante. Il est conseillé de privilégier une veste polaire ou une doudoune fine en matière synthétique et compressible.
  • La troisième couche est contituée par une veste imperméable et coupe-vent.

Il n’est pas impératif de porter un pantalon d’hiver car les muscles des jambes sont mis à contribution pendant la marche, ce qui dégage de la chaleur. Un pantalon étanche respirant, avec guêtres intégrées, associé à un sous-vêtement thermique en synthétique convient parfaitement.

Les gants, bonnets ou bandeaux sont indispensables car les déperditions calorifiques se font essentiellement par la tête et les extrémités des membres. Il est conseillé d'utiliser une paire de gants en soie enfilée sous la paire principale. Il faut également penser à protéger son cou.

Le sac à dos

Comment choisir son sac à dos ?

Le choix du sac à dos est fonction de la morphologie du porteur et de l’usage envisagé.

Il doit être adapté à l’activité : un sac léger de 20 litres suffit pour une randonnée d’une demi-journée ; pour une journée ou un week-end, choisir plutôt un sac de 35 à 50 litres ; pour une itinérance de plusieurs jours, il faudra un sac de 60 à 70 litres.

Il est impératif qu’il dispose de sangles d’épaules bien rembourrées et d’une sangle ventrale large qui pose sur les hanches, sans oublier la sangle de poitrine, indispensable pour une stabilité optimale.

Un sac un sac long et étroit convient aux morphologies longilignes. Pour une constitution plus trapue, il faut prendre un sac plus large en veillant à ce que le dos du sac (entre le départ des bretelles et la couture de fond) ne soit jamais supérieur à la mesure épaule /hauteur des fesses. (à reformuler pour bien comprendre)

Comment charger son sac à dos ?

Lorsqu’on porte une charge sur le dos, il déplace le centre de gravité. L'adaptation se fait sans effort quand le poids est léger (jusqu’à 10 % du poids du corps) mais réclame un travail supplémentaire des muscles du dos et de la colonne vertébrale quand le poids augmente. Il n'est pas conseillé de dépasser 20 % du poids du corps car l’effort de compensation devient constant, entraînant douleurs et fatigue, en plus du risque de déséquilibre à chaque obstacle.

Il faut veiller à équilibrer le sac en répartissant les poids :

  • Placer le matériel lourd au fond du sac et contre le dos ; le matériel léger en haut.
  • Équilibrer la charge dans les poches latérales.
  • Ranger les clefs, papiers dans un compartiment interne.
  • Placer le matériel à récupérer rapidement dans la poche supérieure, en haut du sac.
Comment régler son sac à dos ?
  • Desserrer toutes les sangles et les courroies.
  • Mettre le sac chargé sur le dos.
  • Ajuster la ceinture de hanche autour du bassin afin qu’il supporte l'essentiel de la charge.
  • Ajuster la longueur des bretelles et la distance entre les bretelles et la ceinture de hanche afin que le sac soit placé au bon niveau, sans que la pression ne soit trop forte sur les bretelles.
  • Ajuster les rappels de charge situés en haut des bretelles, ou en bas, pour plaquer le sac sur le dos. Plus l’espace entre le sac et les épaules est serré, plus les épaules sont sollicitées.
  • Ajuster la sangle de poitrine pour obtenir une stabilité optimale.

Les bâtons

Les bâtons de randonnée ont pour fonction d’assurer un meilleur équilibre du corps. On peut les utiliser sur tous types de terrain mais ils sont particulièrement intéressants en terrain accidenté. À condition des les employer par paire, ils permettent :

  • de redresser le torse et de libérer la cage thoracique, donc de faciliter la respiration
  • de soulager le dos grâce aux mouvements des bras qui supportent une partie du poids du sac
  • de répartir l'effort entre les membres supérieurs (30%) et inférieurs (70 %)
  • d’aider à la progression en montée (en soulageant les genoux) et de faciliter la descente (en soulageant les hanches)
  • de diminuer la fatigue
  • d’éviter de s’enfoncer sur sol meuble.

L'utilisation d'un seul bâton pour la randonnée est déconseillée car elle est source, au contraire, de déséquilibre.

Comment choisir ses bâtons ?

Le choix des bâtons de randonnée dépend de la pratique (terrain, condition et intensité des randonnées). Plusieurs éléments sont à prendre en compte :

  • Le poids : les bâtons légers sont plus maniables, notamment ceux en carbone pour une pratique régulière.
  • Le nombre de brins : ils permettent de replier le bâton afin de le raccourcir et de le ranger plus facilement.
  • Le système de réglage : le clip est le système le plus fiable.
  • La poignée : une poignée en mousse ou en liège est plus confortable que le plastique ; elle peut être prolongée plus bas par un manchon supplémentaire, comme sur la photo ci-contre.
  • La sangle réglable (dragonne) : elle doit être large pour être confortable (voir Faut-il utiliser la dragonne ?)
  • La pointe : une pointe en tungstène s’use moins rapidement qu’une pointe en acier.
  • L'embout de protection : il est important de prendre des embouts adaptés aux bâtons, lorsqu'ils ne sont pas vendus avec, car ils sont utiles dans plusieurs circonstances : protection lors du rangement dans le sac, limitation du bruit lors de l'utilisation sur route ou en ville, espaces naturels protégés où leur usage est rendu obligatoire.
  • La rondelle : elle n'est utile que pour les terrains dans lesquels le bâton peut s'enfoncer (sable, neige).
Comment régler la hauteur du bâton ?
  • Sur terrain plat, la hauteur du bâton doit permettre au coude de former un angle droit.
  • Sur une montée raide, il peut être utile de raccourcir les bâtons d'environ 5 cm ; on peut aussi venir serrer le manchon sous la poignée, lorsqu'il existe.
  • En cas de descente raide, il peut être sécurisant d'allonger les bâtons de 5 à 10 cm pour pouvoir les poser en avant afin de freiner la descente ; on peut aussi appuyer ses paumes sur le haut de la poignée.
Faut-il utiliser la dragonne ?

Chaque bâton comporte une dragonne mais leur utilisation n'est en général pas recommandée, notamment dans les passages délicats, car elles peuvent être responsables de blessures en cas de chute (chute non amortie par les mains restées prisonnières du bâton, fracture du poignet...).

Elles peuvent cependant apporter un confort pour le maintien du bâton, notamment lors des montées raides. La bonne technique est alors d'enfiler la main de bas en haut dans la boucle de la dragonne puis de placer la base de la sangle entre le pouce et l’index avant de serrer la poignée (voir la photo ci-contre).

Cela permet au poignet de reposer légèrement sur la dragonne, ce qui le soulagera, et de serrer moins fort la main autour de la poignée.

Comme la dragonne doit être allongée, le poignet est aussi susceptible d'être libéré plus facilement en cas de chute, ce qui apporte une sécurité supplémentaire.